Poèmes sombres

Dans les lignes de fuite au tableau de ma vie
S'affairent des fourmis thésaurisant l'envie.
L'architecte intérieur en évidence érige
Les faux pâles des stries zébrant l'obscur vertige
De mes yeux inversés vers un ailleurs ultime.
Les cris stridents d'oiseaux au ciel mis en abyme
Déchirent âprement l'espérance comptable
Au sablier du temps dont mon sang est le sable.
Car j'ai vécu sans soif, sans jamais être ivre,
En palimpseste amer d'un improbable livre.
ECUMES
Marécages amers de mes amours mortes
Amarrages ombreux au noir charnier des coeurs
Pillages accablés des faux miroirs brisés
Appareillages vains qui sans répit m'emportent
Au rivage éploré où glapit le malheur
Sur la trame erronée des tombeaux arasés
Pour partages félons sur le seuil de la porte
Pour lamentable exil sur la foi des menteurs
Pour lent fardeau du deuil en orgueil déguisé
Je ferle sur nos torts les voiles du remord
J'aborde au dernier port, sémaphore des morts.