Poème : La Rumeur
/http%3A%2F%2Fupload.wikimedia.org%2Fwikipedia%2Fcommons%2Fthumb%2F8%2F85%2FSandro_Botticelli_021.jpg%2F440px-Sandro_Botticelli_021.jpg)
"La calomnie" de Sandro Botticelli
Les façades des rues ne cèlent que le vide,
Des fantômes aigris et des lambeaux de rêve.
La voix de la Rumeur, âcre miroir livide,
Traque les confessions et chuchote sans trêve.
Méprisable tremplin d'une transmutation,
Membre petit mais vil, la langue, goutte-à-goutte,
Instille son poison, insondable passion
Que l'exacte bonté à tout jamais dégoûte.
L'avanie s'insinue, abusive et cruelle.
Le désir permanent de cette sentinelle
Guette chaque faux pas, invente l'impossible.
Nulle réputation, même du plus grand sage
Ne saurait résister au mortel engrenage.
Crains donc, pauvre ingénu, d'être choisi pour cible.