Jeux poétiques
La poésie, ce n'est pas toujours sérieux !
Jouer avec les mots évite bien des maux.
A quoi bon rechercher toujours un sens caché ?
Il faut bien s'amuser, ce n'est pas un musée
Ni même un mausolée, n'en soyez désolés !
La poésie est vie, vous m'en voyez ravie,
On pleure puis on rit, je n'en suis pas marri !
Jeux poétiques : Petits quatrains ou sixains à rimes imposées par des amis.
La nuit mauve descend sur les enfants rebelles
Avec le bruit chantant d'un capot de poubelle.
Le vent geint sans pitié, à travers et à tort,
Ils voudraient bien porter des manteaux en castor
En rangeant sa vaisselle, un vieux grigou grognon
Fit par mégarde choir sur son plus gros oignon
Un très lourd récipient, un pesant plat à quiche
Et pour se déchausser, il prit un pied de biche!
Ô nectar enfermé dans la dive bouteille,
Plus doux à mon palais que le miel des abeilles,
Je te tiens embrassé tel un vieux sa cassette.
Il va falloir, je crois, me porter en poussette!
Elle courut vers lui, mon Dieu, mais quelle cruche!
Jacassant comme pie, sotte comme perruche,
Et il se dégonfla pas moins qu'une baudruche
Se laissant lâchement traiter comme une peluche!
Lorsque sous mon regard, passent les silhouettes
Des garçonnets farceurs, des fillettes à couettes,
Suçant des glaces à l'eau, mangeant des cacahouètes,
Aux marelles des rues qui frôlent leurs maisons,
Sous les paulownias bleus en pleine floraison,
Je pleure sur le monde et sur sa déraison.
Ce doux billet, je crois, se nomme un poulet
Que vous m'envoyâtes, discret comme un boulet.
Vous auriez pu, mon cher, aussi bien aboyer.
Ne comptez pas sur moi pour payer le loyer.
A ces tonneaux, ô ciel, il faut vite qu'on pose
Douelles en état, neuf sont sur dix percés !
Quel tracas ! Quel émoi ! Ces nectars dispersés !
Ce n'est pas le moment, feignants, de votre pause !
Il lui a dit : " Mon coeur,
Mon amour, à jeudi !"
Il regarde l'heure :
C’est déjà vendredi !
Il ne peut l'attendre,
Déjà siffle le train.
Il a le coeur trop tendre,
Il reviendra demain,
Avec des fleurs blanches
Aussi frivoles qu'elle.
Car s’il attend dimanche,
Elle aura pris des ailes.
Quelques délires
RATAGE
Comme un oiseau gracieux il a pris son essor,
Ses ailes éployées pour ultime ressort.
D'un injuste destin vilipendant le sort,
Il s'est mangé le sol comme un vieil hareng saur...
A 3 HEURES DU MAT'
Le vent frais se chagrine
Sur la glace en cornet
Saveur de mandarine
D’enfant pas encor né
Car mon esprit divague,
La plage s'abandonne
Et frôle de dix vagues
Le pied blanc des madones
Qui foulent en silence
Les vains châteaux de sable
Où rompre plusieurs lances
En joutes inlassables
Conduit à la folie
L’imprudent insomniaque
Qui ne va pas au lit
Et hurle : « il n'y a que
MOI ICI ! »
et un dernier poème, après une longue méditation sur la finalité de la poésie en corrélation avec nos désirs les plus secrets. Je l'ai intitulé "Silence" parce que ce mot m'a semblé contenir toutes les interrogations superfétatoires et superflues que nous gardons enfouies au creux de nos consciences et de nos inconsciences. Voilà :
SILENCE
.