Poème : La Nef des fous
L'avenir succomba sur le môle souillé...
La dévorante soif bue à nos larmes vaines
Railla les faux serments au sceau de fer rouillé
Car un sang épuisé s'alanguit en nos veines.
Nous viderons nos cœurs et nos fronts dépouillés
D'un démoniaque orgueil. Nous jaugerons nos peines
A l'aune du fardeau des consciences fouillées
Jusqu'aux puits abyssaux de leurs règles malsaines.
Le doute nous détruit, l'assurance nous tue.
Nous plaquons nos fureurs de l'or de la vertu.
Le crâne de la mort enlaidit nos visages.
Les crachats de nos fils brûleront nos paupières,
Nous filerons chassés par un fort vent arrière,
Dedans la nef des fous, pour le dernier passage.