Poèmes

Publié le par Aelghir

MENTOR                            

Cet homme entre tous doit recevoir l'honneur !
Je m'approchais de lui en l'appelant seigneur
Et fouler son chemin faisait tout mon bonheur.

Il traçait droit ma voie, il m'était comme un père
Ses justes décisions me servaient de repères
Et vous vous étonnez que je me désespère !

Il était celui qui seul à mes yeux comptait
Bien plus que ces héros dont les exploits contés
Pierre à pierre ont bâti les remparts du Comté.

Mes pas il a guidé et mon bras soutenu
De ses âpres bontés, un homme devenu,
Avec un coeur complet, je me suis souvenu.

La couronne de fer, trop lourde pour mon front,
Il l'a consolidée, sans m'en faire un affront
Je n'étais qu'un surgeon, issu de l'ancien tronc.

Sans répit il œuvrait à édifier la paix
Rachetant des contrées au fil de son épée
Regagnant des empans sans crainte de duper.

Il a mis sa grandeur au culte de ma gloire
Il ne se souciait pas de rentrer dans l'histoire
Vous devez désormais honorer sa mémoire.

                            

                            LE MOURANT
                                               


Il courbe son grand front aux vents froids de l'hiver
Qui poudrent à frimas son âge encore vert.
Sa chair sera bientôt un festin pour les vers.
Voici son testament tenant en quelques vers.

J'écris sous sa dictée quels sont ses derniers dons.
A son pire ennemi, il offre son pardon,
Oubliant tous les torts et les sanglants affronts.
Qu'il écoute la voix de parfaite raison !

A ses bons compagnons, il cède tous ses livres,
Les tonneaux de sa cave et son envie de vivre.
Qu'ils lisent, boivent tout jusqu'à en être ivres
De vin et d'amitié, car tôt viendra le givre !

A ses très chers enfants, il alloue un coeur pur,
La justice, la foi, le chemin le plus sûr
Où marcher dans la paix malgré les temps si durs.
Qu'ils entendent l'appel d'un lumineux futur !

Pour sa tendre épousée est son dernier soupir.
Elle eut sur son grand coeur le plus doux des empires.
Entre ses bras dolents, à mourir il aspire,
Son souffle parfumé pour ultime respir.

A moi, son dévoué, il dit : « Prends mes paroles.
Un fleuve débuta en infime rigole
Qui reçut des cours d'eau une précieuse obole.
Parfaire mon discours, voilà quel est ton rôle. »

 

 

                                     SERMON

                            

 

« Pense à nos grands aïeux tout au long du chemin.
De leurs bras disparus, ils soutiendront ta main !
Leur belle intégrité tracera le modèle
Qui devra te guider pour que tu sois fidèle.

Tu liras les récits des gestes de courage
De nos fiers précurseurs : un précieux héritage !
Ils seront le pivot de toutes les victoires
Qui graveront ton nom au fronton de l'Histoire.

Evoque Yahizel qui vainquit le dragon,
Yakoush qui abattit le dieu maudit Dagon,
Kroz, devant qui les rois inclinèrent la tête !

— Désolé, ton discours ne me dit rien qui vaille.
Le passé est trop lourd, je ne suis pas de taille.
Sur ce, papa, bonsoir, je vais faire la fête ! »

 

 



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H
Bonsoir. Très belles poésies, comme à votre habitude. Je vous laisse une trace de mon passage. Bonsoir
Répondre
A
<br /> Vos commentaires sont toujours agréables à lire !!!<br /> Mais je vais prendre la grosse tête à force.<br /> <br /> <br />
H
Bonsoir.
Répondre
A
<br /> Bonsoir... après un long long long sommeil <br /> <br /> <br />