Poème sur l'aquarelle de Théo, n°2 du JDP.
Fait divers
Quand quelques pas saignants sur les carreaux crasseux
Luisent au soleil flou frôlant les murs lépreux,
Se hérisse d’or mat l’échine d’un chat noir.
De la maison sanglante oyez la sombre histoire.
Un félin feule en vain, arc-bouté sur la rampe.
Quatre gars sont tapis, de la plus vile trempe.
Dans l’ombre, deux vauriens à l’air patibulaire
Guettent en ricanant l’aisé propriétaire.
Deux autres scélérats postés en guet-apens
Préparent leurs couteaux, se voient déjà tapant,
Frappant puis étripant l’innocente victime
Pour gagner quelques francs et bien peu de centimes.
Le greffier crache effrayé mais l’inconscient rentier
Descend sans s’inquiéter le fatal escalier.
Ces lâches assassins affamés de butin,
Son meurtre ont médité dès le petit matin.
Sous leurs coups déchaînés, mourra ce triste sire
Qui jadis unissant l’abominable au pire,
Sur le dos des croquants amassa sa fortune.
N’est-ce pas adéquat qu’on maraude ses thunes ?